Le mystère avait pris fin. Le doute n'était plus permis. Il se sentait bien sot en cette fin de journée. Il avait tergiversé pendant un temps fou. Il avait tant peiné à se décider. Sa génitrice avait eu beau le tancer en son for intérieur, le morigéner et le rabrouer de ses soufflets habituels, rien n'y avait fait. Ce n'était pas comme lancer une pièce en l'air et choisir de Son Destin à pile ou face. Il lui fallait suivre les Préceptes de la Dame du Lac vaille que vaille. En s'y penchant un peu plus, il avait dû se demander laquelle des options de ce dilemme emporterait Sa faveur et enfin avancer.
Le ticket doré en main, il marchait vers le lieu de rendez-vous, l'esprit plus léger. A présent qu'il avait décidé de quel instrument de musique il jouerait au prochain match de Quidditch, il se mit à s'inquiéter de l'heure. N'allait-il pas arriver en retard ? Qui avait dit « un sorcier n'arrive jamais en retard, ni en avance d'ailleurs. Il arrive précisément à l'heure prévue » ? L'Escuyer ne se souvenait plus. Sans doute encore une maxime pontifiée par un sorcier d'un autre temps, ou d'un autre lieu, voir d'une autre époque... Voilà que son esprit prenait de nouveau la tangente...
Un bel et imposant volatile attendait là. Sa livrée était bigarrée. L'une des plumes n'était autre que Dame Valdrak, endimanchée comme pour le Jour de Merlin. La suivante avait une mise pouffyante, un jeune homme si bien coiffé qu'il eut pu passer pour un godelureau. Il était sangsucé par Jackson, de la Maison Hartman. Un drôle d'oiseau dans la volière... Enfin, deux représentants de la smaragdine phratrie, le géant Guivarch, qui lui faisait frémir le bout de la baguette, et un autre, qui paraissait freluquet en comparaison du foldinguesque repris de justice...
Arrivé à leur hauteur, il se fendit d'une courbette de pure courtoisie, avant d'annoncer :
- « Bien Mon Bonjour, Ô Gentille assemblée ! Il M'apparaît que Je suis celui que Vous attendiez ou devons-Nous prendre grand froid en ce couloir ? ».